Examens d’une technologie de la santé
L’adalimumab dans le traitement de l’uvéite non infectieuse chez l’enfant
Messages clés
- Nous avons répertorié deux revues systématiques, une évaluation économique et deux ensembles de lignes directrices fondées sur des données probantes portant sur l’efficacité clinique (y compris l’innocuité), le rapport cout/efficacité et l’utilisation de l’adalimumab dans le traitement de l’uvéite non infectieuse chez l’enfant.
- Les données agrégées des essais cliniques randomisés SYCAMORE et ADJUVITE, qui comparent l’adalimumab au placébo, démontrent que l’adalimumab augmente significativement la probabilité de réduire ou de cesser l’administration de corticostéroïdes (un effet bénéfique, l’utilisation prolongée de corticostéroïdes pouvant entrainer des cataractes et le glaucome). L’adalimumab augmente aussi significativement le taux de réponse satisfaisante, mais il n’y a pas de différence dans l’innocuité évaluée en fonction des évènements indésirables systémiques et locaux.
- Dans l’essai ADJUVITE seulement, l’acuité visuelle se détériore légèrement avant et après le traitement par l’adalimumab, et on ignore si le médicament améliore la maitrise de l’inflammation intraoculaire.
- Dans l’essai SYCAMORE, l’adalimumab réduit significativement le risque d’échec thérapeutique; la fréquence et le nombre d’évènements indésirables et d’évènements indésirables graves sont plus élevés dans le groupe recevant l’adalimumab que dans le groupe recevant le placébo. Dans le groupe adalimumab, les évènements indésirables les plus fréquents sont les infections et les infestations, et les évènements indésirables graves les plus fréquents sont le glaucome, les cataractes, les réactions au point d'injection, l’arthrite et l’arthralgie.
- Évalué du point de vue du système de santé du Royaume-Uni, le traitement combiné par l’adalimumab et le méthotrexate ne se révèle pas rentable comparativement au méthotrexate utilisé seul (modélisé par les données sur le placébo) dans le traitement de l’uvéite associée à l’arthrite juvénile idiopathique.
- L’analyse cout/efficacité de l’adalimumab à prix réduit fait diminuer le rapport cout/efficacité différentiel, ce qui appuie l’éventuelle utilisation de biosimilaires, qui permettraient des économies.
- Les deux ensembles de lignes directrices recommandent le recours à un traitement bloquant les protéines qui causent l’inflammation (inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale alpha) comme l’adalimumab en combinaison avec un agent immunosuppresseur comme le méthotrexate (traitement combiné par l’adalimumab et le méthotrexate) chez les patients atteints d’uvéite associée à l’arthrite juvénile idiopathique qui ne répondent pas au traitement initial (p. ex. corticostéroïdes topiques) et risquent une uvéite grave ou des complications pouvant menacer leur vision.
- L’American College of Rheumatology et la Arthritis Foundation recommandent de privilégier l’adalimumab et l’infliximab plutôt que l’étanercept; ils n’expriment pas de préférence entre l’adalimumab et l’infliximab. En revanche, les lignes directrices publiées par plusieurs groupes interdisciplinaires allemands recommandent que l’adalimumab et l’infliximab soient respectivement les premier et deuxième choix d’inhibiteur du facteur de nécrose tumorale alpha. Si le traitement par l’adalimumab n’est pas efficace ou qu’il y a échec thérapeutique, les auteurs recommandent de passer à l’infliximab, puis au golimumab.