Vol. 4 No. 7 (2024)
Examens d’une technologie de la santé

La thérapie auditive verbale chez les enfants malentendants

image décorative de la couverture

Publication : July 18, 2024

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Les enfants malentendants peuvent subir des retards de langage, de parole et de développement cognitif, lesquels peuvent entrainer des conséquences à long terme s’ils ne sont pas pris en charge.
  • Les programmes de détection et d’intervention précoces visent à détecter la perte auditive chez les nourrissons et les enfants et à prévenir les conséquences à long terme. Les interventions comprennent les dispositifs auditifs (p. ex. implants cochléaires, aides auditives) et l’adaptation, le but étant de réduire au minimum les retards de développement.
  • La thérapie auditive verbale (TAV) est une intervention d’adaptation spécialisée qui vise à améliorer l’aptitude à l’écoute en évitant de recourir à des indices visuels pour communiquer. L’objectif global est de réduire la différence entre les capacités de parole et de langage des enfants malentendants et celles de leurs camarades non malentendants. La TAV doit être offerte par des professionnels qualifiés.
  • On ne connait pas encore l’efficacité de la TAV chez les enfants malentendants par rapport aux autres approches d’adaptation.

Qu’avons-nous fait?

  • Afin d’éclairer les décisions concernant le recours à la TAV, nous avons résumé les données probantes comparant l’efficacité de cette méthode à celle d’autres approches d’adaptation chez les enfants malentendants portant des implants cochléaires, des appareils auditifs à conduction osseuse ou des prothèses auditives classiques. Nous avons également cherché à recenser les lignes directrices fondées sur des données probantes concernant les approches d’adaptation appropriées chez cette population.
  • Nous avons interrogé des ressources clés, y compris des bases de données de références de revues, et avons effectué une recherche ciblée sur Internet pour trouver des données probantes pertinentes publiées depuis 2019. Une personne examinatrice a passé en revue les articles en fonction de critères d’inclusion prédéfinis.

Qu’avons-nous trouvé?

  • Chez les enfants portant un implant cochléaire, la TAV peut donner de meilleurs résultats en matière de parole et de langage que l’adaptation classique, la communication orale, la communication totale ou l’approche bilingue et biculturelle. Cependant, la TAV n’entraine pas de différence significative en matière d’aptitudes à la parole et au langage par rapport à la langue des signes et à la langue parlée (une revue systématique).
  • La TAV peut améliorer les fonctions exécutives par rapport à l’entrainement auditif classique chez les enfants portant des implants cochléaires (un essai contrôlé randomisé).
  • Nous n’avons pas trouvé de lignes directrices fondées sur des données probantes répondant aux critères préétablis de cet examen au sujet des approches d’adaptation appropriées. Nous n’avons pas non plus trouvé de données probantes pertinentes concernant les enfants portant des appareils auditifs à conduction osseuse et des appareils auditifs classiques.

Qu’est-ce que ça signifie?

  • Des données probantes limitées et de faible qualité laissent entendre que la TAV serait plus efficace que d’autres approches d’adaptation chez les enfants portant des implants cochléaires. Il faudra des études de haute qualité prévoyant une méthodologie rigoureuse, une déclaration détaillée des résultats et une analyse tenant compte des facteurs de confusion pour tirer des conclusions définitives sur l’efficacité de la TAV par rapport à d’autres méthodes d’adaptation chez cette population.
  • Bien que la documentation comparant la TAV à d’autres approches soit limitée, les résultats d’études avant/après semblent indiquer que la TAV améliore la parole, le langage et les fonctions exécutives chez les enfants porteurs d’implants cochléaires. Les décisions relatives à l’utilisation de la TAV peuvent dépendre des besoins et des objectifs individuels de l’enfant et de ses parents ou tuteurs, ainsi que des ressources nécessaires pour garantir la capacité à dispenser la TAV, telles que le temps et les couts liés à la certification des professionnels.