Vol. 4 No. 7 (2024)
Examens d’une technologie de la santé

Le traitement directement supervisé en milieu carcéral

image décorative de la couverture

Publication : July 29, 2024

Messages clés

Quelle est la situation?

  • Le traitement directement supervisé permet de veiller à l’adhésion au régime thérapeutique prescrit, comme un prestataire de soins de santé regarde le patient prendre le ou les médicaments. Cependant, cette approche peut donner lieu à des temps d’attente, le temps qu’un prestataire soit disponible, et ainsi entrainer des retards ou des absences au travail, à l’école ou à d’autres thérapies.

Qu’avons-nous fait?

  • Nous avons effectué une analyse documentaire afin de repérer, de colliger, de synthétiser et de résumer les données probantes pertinentes dans le but de mieux comprendre l’utilisation du traitement directement supervisé, notamment les médicaments visés, en milieu carcéral au Canada et à l’étranger.

Qu’avons-nous trouvé?

  • Nous avons relevé des guides de pratique et des lignes directrices portant sur le recours au traitement directement supervisé en milieu carcéral au Canada, en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Nouvelle-Écosse, en Ontario et en Saskatchewan, ainsi qu’en Australie et au Royaume-Uni.
  • Les médicaments pour lesquels le traitement directement supervisé est recommandé comprennent la méthadone, d’autres médicaments utilisés pour traiter les troubles de l’usage des opioïdes et des médicaments présentant un risque élevé de mésusage ou de détournement (p. ex. benzodiazépines, opioïdes). La plupart des documents mentionnent le risque élevé de mésusage ou de détournement, ce qui laisse entendre qu’il s’agit là des principaux arguments en faveur du recours au traitement directement supervisé.
  • Certaines stratégies peuvent contribuer à réduire les temps d’administration ou d’attente, notamment une politique de possession (où les patients gardent leurs médicaments avec eux et se les administrent eux-mêmes si possible) et le recours à des formes injectables à longue durée d’action (p. ex. pour la buprénorphine et des antipsychotiques).
  • Les politiques de possession ne sont habituellement pas recommandées pour les médicaments présentant un risque élevé de mésusage ou de détournement. Elles peuvent cependant être autorisées pour certains médicaments ou au cas par cas, à la lumière de facteurs tels que le médicament en question, les ressources locales disponibles et les caractéristiques du patient.

Qu’est-ce que ça signifie?

  • Lorsqu’on envisage des solutions de rechange au traitement directement supervisé, il peut être utile d’évaluer les risques, qui peuvent être influencés par l’établissement, le médicament administré et les patients individuels. Il peut également être avisé de mettre en œuvre des méthodes de suivi de l’adhésion au traitement et de détection du mésusage ou du détournement, notamment par l’examen des registres d’administration ou d’approvisionnement des médicaments.
  • Bien que certaines options autres que le traitement directement supervisé puissent contribuer à réduire le temps consacré à l’administration des médicaments, elles peuvent présenter des risques, notamment un risque accru de mésusage ou de détournement ou encore un cout plus élevé des médicaments. Il se peut aussi que le personnel ait besoin de temps au début pour apprendre un nouveau processus et s’y adapter.
  • Il pourrait être utile d’envisager les méthodes autres que le traitement directement supervisé comme des options supplémentaires pour les patients, qui auraient ainsi l’occasion de se prononcer sur les médicaments qu’ils prendront en fonction de leurs besoins et de leurs préoccupations.