Analyses prospectives
Les agonistes du récepteur 1 associé aux amines traces dans le traitement de la schizophrénie
Messages clés
- Les agonistes du récepteur TAAR1, une classe de médicaments émergente dans le traitement de la schizophrénie, pourraient présenter un nouveau mécanisme d’action dans la prise en charge des symptômes de la maladie sans bloquer le récepteur dopaminergique D2, comme le font les antipsychotiques offerts actuellement, dont le mécanisme d’action repose principalement sur la fixation au récepteur D2.
- Deux agonistes du récepteur TAAR1 en cours de développement clinique sont destinés au traitement de la schizophrénie. Le premier, l’ulotaront, est un agoniste complet du récepteur TAAR1 présentant aussi une activité agoniste du récepteur de la sérotonine 5-HT1A et administré par voie orale une fois par jour. Le second, le ralmitaront, est un agoniste partiel du récepteur TAAR1 aussi administré par voie orale une fois par jour.
- Pour le moment, les données probantes issues d’essais cliniques publiés étudiant les agonistes du récepteur TAAR1 ne portent que sur l’ulotaront. Il s’agit d’un essai clinique randomisé de phase II mené contre placébo, d’une durée de quatre semaines, chez des patients présentant des exacerbations aigües de la schizophrénie, ainsi que d’une étude de prolongation de cet essai, en mode ouvert, d’une durée de 26 semaines. Ces études révèlent une amélioration selon les échelles propres à la maladie et les échelles d’impression globale par suite du traitement par ulotaront : les différences sont statistiquement significatives comparativement au placébo et il n’y aurait pas de risque accru d’effets secondaires (symptômes extrapyramidaux et changements métaboliques) associés aux traitements classiques par antipsychotique ligand du récepteur D2.
- À l’heure actuelle, nous ne disposons pas de données sur le cout des agonistes du récepteur TAAR1.
- L’ulotaront fait l’objet d’essais cliniques de phase III et, bien qu’il ne soit encore autorisé dans aucun pays et que les dates d’homologation de Santé Canada et de commercialisation au Canada demeurent inconnues, on s’attend à ce qu’il devienne le premier agoniste du récepteur TAAR1 dans le traitement de la schizophrénie sur le marché canadien. En 2019, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a octroyé à l’ulotaront le statut de percée thérapeutique dans le traitement de la schizophrénie, dans le but d’accélérer son développement, et le fabricant prévoit déposer une présentation de nouveau médicament auprès de la FDA dès 2023. Le ralmitaront est en cours d’essai clinique de phase II, qui devrait s’achever en 2023.